Mercredi 22 mars, les techniciens de la Fédération de Savoie pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques et les responsables de l’AAPPMA d’Arvillard ont procédé à une pêche électrique sur le Bens. Cette opération, demandée par EDF, s’inscrit dans la réalisation d’une étude génétique sur la truite fario sur l’ensemble du cours du Bens, dans le cadre du projet d’aménagement d’un ouvrage de franchissement au niveau de la prise d’eau de Saint Bruno.
En effet, une étude génétique antérieure, a permis de mettre en avant la présence d’une population de truite de souche méditerranéenne (souche sauvage) à l’amont du pont de Bens à Arvillard. Face à ce constat le Bens a été classé comme l’une des 12 zones de conservation prioritaire pour la truite fario de souche méditerranéenne dans le département de la Savoie.
Il est probable qu’à l’amont de la prise d’eau les populations en place soient essentiellement de souche atlantique, souche introduite dans notre département. Dans ce cas, l’aménagement d’un ouvrage de franchissement pourrait entrainer un mélange des populations d’ores et déjà en place, et appauvrir génétiquement les souches autochtones qui au fil du temps s’étaient adaptées parfaitement au milieu dans lequel elles vivaient. L’étude en cours répondra à ces interrogations et permettra de prendre les décisions les plus appropriées pour protéger cette zone de conservation prioritaire.
Quatre stations ont été pêchées : Saint Bruno en amont du barrage, Saint Bruno en aval du barrage, au niveau de Saint Hugon et en aval de Pont de Bens. A chaque station, de 20 à 30 poissons ont été mesurés et pesés, et un fragment de nageoire pelvienne leur a été prélevé pour analyse génétique (nageoire dont le prélèvement est le moins impactant pour le poisson et qui repousse en quelques semaines). Dès qu’ils sont réveillés, les poissons sont, bien sûr, remis à l’eau.
Première conclusion, il y a pas mal de truite dans le Bens, mais elles ne sont généralement pas très faciles à prendre... à la ligne !